La maladie

Qu'est ce qu'un cancer du sein ?

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes : près d’une femme sur huit est touchée par un cancer du sein au cours de sa vie. C’est généralement une maladie de bon pronostic lorsqu’elle est diagnostiquée tôt. Détectés à un stade précoce, les cancers du sein peuvent être guéris dans neuf cas sur dix.

Le cancer du sein a de multiples visages qui varient selon plusieurs critères :

  • La localisation : dans la plupart des cas, les cancers se développent à partir des canaux galactophores qui collectent le lait ou dans les lobules où le lait est produit (moins fréquent). Il s’agit respectivement des carcinomes canalaires ou lobulaires.
  • L’évolution : la gravité d’un cancer augmente avec son stade d’évolution. On distingue le cancer in situ, le cancer infiltrant (ou invasif), le cancer avec métastase ganglionnaire et le cancer avec métastase dans un autre organe. La taille de la tumeur et son degré d’agressivité sont ainsi évalués.
  • Les caractéristiques biologiques : lorsque la croissance du cancer du sein dépend d’une stimulation par des hormones (les œstrogènes et/ou la progestérone), on dit que le cancer est hormonodépendant. Parfois, le développement du cancer dépend d’un facteur de croissance reconnu par le récepteur HER2. On parle alors de cancer du sein HER2 positif. Dans ces deux cas, les cellules tumorales présentent à leur surface soit des récepteurs spécifiques aux hormones, soit des récepteurs HER2. Si aucun de ces récepteurs n’est présent, on parle de cancers du sein triple négatifs.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le dossier « Les cancers du sein » sur le site de la Fondation ARC.

Les facteurs de risque

  • L’âge : deux tiers des cancers du sein surviennent après 50 ans. La maladie est rare chez la femme de moins de 35 ans et tout à fait exceptionnelle avant 20 ans.
  • Le mode de vie : la consommation d’alcool, de tabac et le surpoids sont des facteurs de risque liés à notre comportement : ils sont donc évitables. On estime que 21 % des cancers du sein sont dus à un manque d’activité physique.
  • Les antécédents familiaux : la récurrence de cancers du sein dans certaines familles suggère l’existence de formes héréditaires de la maladie. On estime que 5 à 10 % des cas de cancer du sein sont en effet liés à des prédispositions génétiques, les plus fréquentes étant les mutations des gènes BRCA. C’est le cas d’Angelina Jolie.
  • L’histoire personnelle : une femme ayant subi un premier cancer du sein a plus de risques de développer un second cancer dans le même sein ou dans l’autre sein. Dans une moindre mesure et essentiellement dans un contexte de cancers familiaux, d’autres cancers (des ovaires notamment) peuvent aussi augmenter le risque, tout comme certaines affections bénignes du sein. Les traitements ou examens radiographiques irradiant le thorax sont aussi considérés comme un facteur de risque supplémentaire. Enfin, l’apparition précoce des règles, une ménopause tardive, une première grossesse après 30 ans ou l’absence de grossesse sont des facteurs qui augmentent le risque de développer un cancer du sein.

Le dépistage

Plus la détection d’un cancer est précoce, plus les chances de guérison sont importantes. Depuis 2004, le dépistage organisé permet à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans et qui ne présentent pas de risque particulier, de bénéficier d’une mammographie tous les deux ans. Ce dépistage s’effectue en 3 étapes :

  • L’invitation : tous les deux ans, les femmes de 50 à 74 ans sans facteur de risque particulier reçoivent une lettre les invitant à prendre rendez-vous avec un radiologue agréé afin de réaliser une mammographie de dépistage.
  • La mammographie : le radiologue réalise un examen clinique ainsi que deux radiographies par sein. Les images sont interprétées lors de cette consultation. Si aucun signe anormal n’est détecté, elles sont soumises à un second radiologue pour relecture.
  • Les examens complémentaires : si la mammographie laisse entrevoir une anomalie, le radiologue propose des examens complémentaires afin de confirmer l’anomalie et d’en déterminer la nature. Il peut aussi suggérer une surveillance rapprochée.

Le dépistage individuel, quant à lui, s’adresse aux femmes qui présentent des facteurs de risque importants et nécessitent une surveillance plus resserrée (par exemple avec une mammographie annuelle) définie par le médecin. Il dépend aussi de recommandations précises.
Au-delà de ces situations identifiées et encadrées, un examen clinique mammaire annuel doit être réalisé chez toutes les femmes à partir de l’âge de 25 ans, par le médecin traitant ou un gynécologue.

Les traitements

Le traitement d’un cancer du sein dépend de la nature, de la localisation et du stade de la maladie. Le médecin tient également compte de l’âge et de l’état général de la patiente.

  • La chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie : la chirurgie est le traitement principal des cancers du sein. Elle vise à retirer la tumeur en préservant autant que possible l’intégrité du sein. Elle peut être accompagnée de séances de radiothérapie après ou pendant l’opération. Pour réduire le risque de rechute, il est aussi possible de l’associer à un traitement de chimiothérapie dit adjuvant. La chimiothérapie peut également être administrée avant l’opération afin de diminuer la taille de la tumeur et réaliser ainsi une chirurgie minimale.
  • L’hormonothérapie : le principe est d’empêcher les hormones de stimuler la croissance des cancers du sein hormonodépendants. Des médicaments bloquant l’action des hormones sont généralement prescrits après l’opération. Ils permettent de diminuer de façon très importante le risque de rechute du cancer. La durée de ce traitement est de 5 ans minimum.
  • Les thérapies ciblées : les thérapies ciblées sont des traitements dont l’action est dirigée contre une particularité moléculaire des cellules tumorales. Ainsi, contrairement aux chimiothérapies qui détruisent toutes les cellules à division rapide, ces traitements ont une action anti-tumorale plus spécifique. Par exemple, le trastuzumab (Herceptin®) est un anticorps qui bloque l’action anormale du récepteur HER2, ou le bevacizumab (Avastin®), un médicament de la classe des antiangiogéniques : il « affame » les tumeurs en empêchant la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans leur micro-environnement.